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Kenny Haïti : profil d’une victime de la valorisation en deça par la presse “HMIenne”

S’il y a un fait aussi rare qu’un scorpion qui se pique lui-même, c’est de voir la presse répondre à des questions surtout si elle doit se les poser à elle-même. Si dans le cas de l’animal c’est sans doute parce qu’il a une idée de ce que sa piqûre peut infliger comme douleur, pour la presse c’est sûrement parce qu’elle sait que lorsqu’on doit répondre à ses propres questions, dans une démarche introspective, c’est qu’il y a un problème et que dans ce cas les risques pour qu’on soit auréolé ou avili à l’arrivée sont égaux. Dans l’état actuel des choses au sein de la presse spécialisée HMI, nonobstant cette crainte de l’avilissement, une interrogation s’impose : pourquoi, dans l’espace médiatique certains artistes ne jouissent-ils que d’une valorisation bien en deça de leur vraie importance ? A une échelle plus particulière, l’on souligne le cas de Kenny Haïti.

Il a sorti son 1er album “Time to Shine” en septembre 2024, soit dans le second semestre de l’année comme plein d’autres groupes et artistes dont Zenglen, Klass, Oswald, Fatima, Bedjine et Kadilak… Son disque, qui est un chef-d’œuvre, compte plus de hit que tous les autres sortis pendant la même période. Cependant, la presse spécialisée ne lui a dédié que très peu d’encre et de salive. Facile de constater qu’il ne jouit pas du focus encore moins de l’éloge qu’il mérite. Pourquoi d’autres artistes de moindre envergure bénéficient de plus d’exposition médiatique que Kenny ? La presse “HMIenne” s’acharne à promouvoir Klass, Zenglen, Nulook, Zafem, Ekip… à parler de leur performance en concerts, à vanter la qualité de leurs morceaux alors que la majorité de ces formations souhaitent avoir Kenny en featuring pour se garantir un hit. Il s’agit certes d’une assertion mais il y a fort à parier qu’une constellation de subjectivité se retrouve dans celle-ci.

Kenny Sinvil est né a Saint Marc le 26 Juin 1990. Il est l’un des rares artistes à coté de Wendyyy Traka à s’incruster pour ensuite s’imposer dans cette pseudo industrie quasiment sans l’aide d’aucun baron, d’aucune mafia établie dans le secteur. C’est l’un des rares artistes à avoir le vent en poupe pendant aussi longtemps. Autant qu’on puisse s’en souvenir il a véritablement envahi le marché entre 2019 et 2020. Dès son démarrage, il a permis à certains artistes d’avoir le hit de leur vie à l’image de Franco Love, à d’autres de connaître un renouveau comme Roody Roodboy dans le cadre du projet “GBME”.

Depuis son arrivée jusqu’à aujourd’hui en 2024, Kenny Haïti fonctionne dans la HMI comme la “Pierre philosophale”, pour prêter le terme à l’Alchimie, tout ce qu’il touche sur le plan artistico-musical se change en or. Dans le paysage de la musique ayitienne il y a peu d’artistes qui ne doivent pas un hit ou deux à Kenny Haïti. Quasiment tout le monde se l’arrache pour le grain de sel Ô combien spécial et audacieux qu’il apporte sur chaque morceau. Kenny Haïti est cette énième victime qui justifie le fait que la presse ne devrait jamais en avoir assez de poser la question de départ : pourquoi dans l’espace médiatique certains artistes ne jouissent-ils que d’une valorisation bien en deça de leur vraie importance ?

Tom”Negr’Orangé”Kensley M.

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