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La HMI : une imposture au service de l’inutilité

Les constats sur le statu quo de la pseudo industrie musicale ayitienne ne présagent absolument rien de reluisant. Partant du déficit en terme d’organisation pour aboutir au manque de professionnalisme des acteurs en passant par le bas niveau d’exigence des consommateurs finaux, autant de facteurs qui prêtent le flanc à la détérioration de ce machin que certains hypocrites et inconscients s’entêtent à appeler industrie.

Pas besoin d’être devin pour comprendre que “Ça”, sans être dans l’acception freudienne du mot, n’a jamais été aussi proche de l’abîme dans toute son histoire. Je plains les quelques puristes qui expriment de manière éparse leurs préoccupations sur le laxisme et la paresse
esthétique qui caracterisent les propositions qui y sont faites depuis ces 5 dèrnières années. Moult manquements observés laissent comprendre que la disparition de cette HMI est imminente.

De quoi on parle sur le plan existentielle quand on évoque le terme “HMI” ? À partir de quel moment dans l’hitoire de la musique en Ayiti a-t-on vraiment commencé à en parler ? S’agit-il d’une entité bien réelle ou d’une éternelle idée bloquée dans la transition entre le noumène et le phénomène ? S’est-on déjà posé ces questions ? Pas sûr. Au risque de me tromper, il n’y pas la moindre littérature sur le sujet, nul ne s’est donné cette peine à l’évidence. Dans le cas contraire, la chose aurait eu plus de sens pour le gros bon sens. Une chose dont l’historicité n’est même pas faisable quelle qu’elle soit n’est pas plus vraie qu’un leurre. Rien qu’à cela on comprend que la chose n’a rien qui lui sert d’ancrage dans le réel, donc ce n’est pas étonnant si rien de véritablement concret n’en découle.

Partout, on reconnait une industrie à ce qu’elle produit de la richesse même si c’est pour le mauvais camp, mais là n’est pas le débat. Ce que je veux dire c’est que cette “HMI” n’est pas à l’origine du moindre nouveau riche chez nous. A quelque compartiment que ce soit, aucun acteur ne saurait se targuer d’être devenu riche grâce à ce “biznis”. Ce qui n’est pas du tout le cas aux
États-Unis, au Canada ou en France. Dans ces marchés une seule chanson même si c’est un succès moyen peut faire vivre son auteur. On objectera que ce n’est pas la même realité, et c’est vrai, mais j’ajoute tout simplement que tout est dans l’anthropologie. Cette HMI bat tous les records en matière d’artistes célèbres à connaitre pratiquement une vie de clochard.

Cette HMI est en pleine course vers le néant. Cette sinistre trajectoire est si bien décrite dans un article de Rythmes 509 qui dit en ces termes : “Entre les manquements structurels, la production d’œuvres à valeur esthétique merdique dictée par l’appât des “views” et la prise d’assault de la musique par des pseudos artistes, l’avenir de cette soi disant “industrie” est de plus en plus hypothétique.
Cette dernière n’inspire absolument plus rien de prestigieux, de noble ou de mythique. Et c’est tellement vrai que désormais être vedette revient à être considérée comme artiste, alors qu’il s’agit de deux concepts qui sont aux antipodes l’un de l’autre. Désormais chaque vilaine cocluche d’internet pourvu qu’elle comptabilise une petite centaine de milliers d’abonnés, s’arroge le droit d’investir l’univers ayitien de la musique tant ce dernier, dépourvu de filtres, tend à acceuillir n’importe quel truc exaspérant”.

Cette HMI n’est utile à rien de toute évidence. Ce serait donc plus intelligent de la dissoudre en vue d’une réforme qui tiendra compte de la dimension anthropologique de son mal actuel.

Tom Kensley Marcel

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