Ces chanteurs qui sont chiants en dehors d’un “feat”
Ne vous arrive t-il jamais de passer en revue l’ensemble des artistes que vous consommez et vous rendre compte que certains d’entre eux n’ont jamais réussi à faire une chanson à succès sans que cela soit en “featuring”? Vous avez l’impression que l’artiste n’est pas assez signifiant pour accoucher seul d’un tube. Qu’est-ce qui peut bien être à la base de cette réalité ? Il est très difficile de donner un élément de réponse à cette question qui soit applicable à tous les artistes faisant partie de la catégorie susmentionnée. Chacun, en ce qui le concerne, vit une réalité artistique différente. Cependant, cela ne nous empêche pas de relever un aspect commun chez ces artistes qui ont du mal à réaliser un hit musical sans collaboration.
On remarque, à l’analyse, qu’ils ont tous le même profil de départ : ils produisent tous des œuvres empreintes de légèreté, ils sont dépourvus de “fan base” et ont du mal à appréhender la réalité de l’industrie musicale ayitienne. En dépit du fait qu’il s’est révélé que certains ont un talent naturel, la plupart d’entre eux ont fini par se convaincre de ne jamais prendre de risques d’assumer leur autonomie artistique. Ils se complaisent de préférence dans l’option du “featuring”. Je peux me permettre, sans vouloir me prendre pour un abîme de science, d’affirmer que le parasitisme touche tous les domaines.
Dans ce cas, nous sommes en face d’un parasitisme artistique. Ce qui est bizarre, c’est que très souvent les autres artistes qu’ils invitent en featuring ne sont pas nécessairement plus talentueux qu’eux. Les artistes qui souffrent de cette maladie démentent, aussi un aspect de la finalité du featuring qui est le partage des fans bases. Cela veut dire en fait que les deux artistes qui s’apprêtent à collaborer doivent définir comment partager chacun et réciproquement leur “fan base”. Dans le cas de l’artiste parasite, je ne suis pas sûr qu’il en possède. Je vous demande de réfléchir sur cette question et il se peut qu’on y revienne dans un prochain article. Il existe plein d’artistes du genre chez nous, c’est-à-dire des parasites qui ont toujours besoin du support d’un hôte.
Le premier qui me vient à l’esprit c’est Fatima. J’assiste depuis longtemps à l’évolution artistique de cette dernière dans le secteur musical ayitien. Autant que je m’en souvienne elle n’a jamais signé un veritable hit toute seule. Elle s’est, à mon humble avis, confirmée en tant qu’artiste longtemps après le lancement de sa carrière à proprement parler. Vous pouvez me contredire si vous le voulez, mais vous devez avoir des arguments convaincants pour balayer cette assertion. La plupart des gens n’ont découvert le talent de Fatima qu’après son featuring avec T-Djo Zenny sur la chanson intitulée “À temps”. Et depuis, elle est restée vivante dans le business grâce à une succesion de collaboration, dont celles avec des artistes comme Trouble Boy, Kenny Ayiti, pour ne citer que ceux-là. Le deuxième artiste qui me vient à l’esprit, c’est J-Beatz. Dans ce cas précis, on aura compris tout de suite pourquoi il est obligé d’avoir une attitude de parasite. C’est parce qu’il ne sait pas chanter. Aussi simple que cela. Le troisième artiste n’est autre que Kadilak. Oui, nombreux sont ceux qui pensent que la carrière de l’artiste a démarré avec la chanson “M pap pran sa nan menw”. Mais non, la carrière de l’artiste a débuté bien avant la sortie de la chanson, car il faisait du rap. Pour les deux tiers des amateurs de musique, Kadilak a construit sa notoriété suite à sa rencontre avec Bedjine. Je n’y peux rien si vous n’acceptez pas. C’est votre droit de contredire, mais avant résolvons-nous à faire cet exercice. Trouvez trois hits que chacun des trois artistes précités a réussi à accoucher sans feat ? Difficile voire impossible d’en trouver, pourtant il vous sera pénible d’énumérer des hits qu’ils ont chacun à leur actif en featuring.
En ce qui concerne le duo Kadilak et Bedjine, vous pourriez toujours dire qu’ils se complètent, ce qui est un mensonge car contrairement à lui, cette dernière a déjà donné la preuve qu’elle est capable de voler de ses propres ailes. Les hits incontestables tels que “Kita Nago,” “Koupem,” “Tout va bien,” en disent long à ce sujet. Il n’est un secret pour personne que les artistes commercialement autonomes sont ceux qui ont un “fan base”. Pour revenir au cas de Kadilak. A-t-il un fan base ? Essayez d’enlever Bedjine du tableau et on en reparle
Negr’Orangé
Je partage ton avis d’autant plus que la réalité de chacun de ces artistes là est étalée devant eux et devant nous.
Et si on continue à chercher on en trouvera bien d’autres.
Que ceux là qui ont des arguments contraires viennent les mettre sur la table .
Bravo Amigo !
Merci frere